International Journal of General Studies (IJGS), Vol. 2, No. 3, October-December 2022, https://klamidas.com/ijgs-v2n3-2022-03/ |
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EMPLOI D’ALTERNANCE CODIQUE DANS LA PRESENTATION DES DISCOURS POLITIQUES DANS LES STATIONS DE LA RADIO SELECTIONNEES DANS LA REGION VOLTA DU GHANA
The Use of Code Switching in Political Discourse Presentation at Selected Radio Stations in the Volta Region
Klinogo Gameli Ransford & Sherifatu Okoro*
Résumé L’alternance codique est unphénomènebilingue qui caractérise les présentations aux stations de radio au Ghana. Le phénomène a été investigué par les chercheurs qui travaillent dans la langue anglaise. Main, dans le domaine de lalangue françaisetrès peu de travail a été fait au Ghana, surtout dans la Région Volta. Ainsi cette étude investigue l’emploi de ce phénomènedans les présentations politiquesaux stations de radio sélectionnées dans la RégionVolta du Ghana.Spécifiquement, letravail interroge les codes alternés, les structures linguistiques alternées, les types d’alternanceemployée et l’effet de l’alternance sur les présentations. Les données qui sont desdiscussions politiques font aux stations de radio sélectionnées dans la Région Volta sont enregistréestranscrites, traduites en français et codées pour êtreanalysées par la méthode qualitative. L’analyse révèle l’emploi de l’Anglais et deux variétés d’Ewé (Anlo et Ʋedome) qui sont les deux langues dominantes dans larégion comme les codes alternés dans les présentations. L’alternance est faite au niveauintra-phrastique et inter-phrastique. Nous notons également que l’alternation des codes a un effet sociolinguistique et interlocutrice sur les présentations. Mots clés : codes, politique, Volta, radio, station
Les stations de radio au Ghana sont parmi les médias majeurs et les outils de communication nationaux. Entant qu’outils de communication en masse, ces stations organisent des programmes pour attirer l’attention du public. Puis que l’établissement des stations de radio devient une entreprise ouverte, les individus sontégalementpermis par le gouvernement d’établirleurs propres stations de radio privées. En 2021, l’autoritéde communication nationale (NCA) a estimé qu’ily avait 489 stations de radio au Ghana. Ces stations comprenaient 31 stations publiques, 5 stations publiquesétrangères, 114 stations communautaires, 24 radios des campus, 510 stationsprivées (NCA, 2021). La proliférationdes stations de radio comme indiquée par NCA crée une compétition entre les fondateurs et les présentateurs dela radio. Pour gagner dans la compétition, les présentateurs emploient des moyens divers y compris introduction des programmes adorés par la majorité du public, la motivation du public par la présentation de récompenses aux auditeurs dévoués, dessensibilisations communautaires en vue de gagner la majorité de la population. La région Volta où cette recherche est faite n’est pas une exception de la situation. Il y a 37 stations de radio dans la région Volta (NCA, 2021). Bien que ces stations aientleurs propres programmesspécifiques, il y a des programmes communs qui sont transmis par toutes les stations selon notre observation pré-enquête dans la région. On parlera des présentations et discussionsjournalistiques, sportives, politiques, commerciales etc. qui animent la station et attirent l’attention du public envers la station. Chaque programme a son destinateur envisagé. Par exemple, selon une présentatriceinterviewée, les activités et présentations sportives sont destinées aux jeunes. Parmi les programmes captivants c’est les présentations politiques. Aux stations dans la Région Volta, les présentations politiques portent des formesdiverses. On note les discussions, les présentationsmonologues, les présentations du discours directe des politiciens, les interviews directes, les interviewsenregistrés etc. Ces présentationségalement portent sur des sujets divers à savoir les élections nationales et régionales, l’appropriation financière, les méfaits des politiciens, l’étatgénéral du pays, etc. A part les programmes qui attirent l’attention publique aux stations de radiodans la Région Volta, la langue employée dans cesprésentations constitue un phénomène observable. Les présentateurs choisissent des formes linguistiques drôles, sérieuses, abusives ou coléreuses pour, d’abord présenter les informations, ensuite attirer l’attention du public, et aussi transférer et provoquer les émotionsdésirées dans les auditeurs. A part les émotions qui encapsulent le discours politique à la radio, on note aussi l’emploi des phénomènes linguistiques comme l’alternance codique qui est un phénomènetrès commun dans les présentations intrigantes comme celle de la politique. La langue de présentations politiques constitue un phénomènetrèsintéressanteàanalyser dans un contexte académique. En tant qu’un phénomène commun dans les stations de radio au Ghana, l’emploi de l’alternance codique a attiré l’attention des chercheurs. Nous avons observés que les domainessuivants sont explorés par des chercheurs : L’alternance codique dans lefrançais radiophonique (Nabil, 2014), l’alternance codique par les françaisinstallés en Suède (Saheb, 2020), l’alternance codique dans l’interaction didactique en Antilles (Anciaux, 2013), Fonction communicative de l’alternance codique dans le discours radiophonique dans les stations sélectionnes de Sekondi (Dadzie et al., 2022), l’emploi de l’alternance codique dans l’enseignement de FLE (Stoltz, 2011). Main, le domaine de l’alternance codique dans le discours politique, surtout dans la Région Volta n’est pas suffisamment explorés selon nosétudespré-enquêtes. Ainsi, cette étude vise à investiguer l’emploi de l’alternance codique dans les présentations du discours politique dans les stations de radio dans la Région Volta du Ghana. Spécifiquement, nous allons vérifier les codes alternés, les formes linguistiques alternées, les types d’alternation employés et l’effet de l’alternation sur la présentation. La partie suivante vise àintégrer ce travail dans le contextescolaire en revoyant des travaux déjà effectués dans lesdomaines de l’alternance codique et l’emploi de l’alternance codique à la radio. 1.1 L’alternance codique Le sujet d’alternance codique a été abordé par des chercheurs dans les années à cause de sa présence abondante dans les communautés multilingues (Myers-Scotton, 2005). Forson (1988) a appelé le phénomène « a third langauge of the bilingual » la troisième langue d’un bilingue. Ceci indique que le mélange codique est une partie linguistique intégrale d’un bilingue. Au Ghana où cette recherche est située, le mélange est entre la langue officielle, l’Anglais et les langues locales à savoir le Twi, l’Ewé, le Ga etc. Rarement trouve-t-on seulement des langues locales mélangées dans une mesure consistante dans les discours (Brobbey, 2015). On peut parler donc de l’alternance codique Ewe-Anglais (Amuzu, 2013), Ga-Anglais (Vanderpuije, 2010), Akan-Anglais (Asare-Nyarko, 2012) etc. Selon Gumperz (1982) le fondateur du concept, l’alternance codique est considéré comme une juxtaposition à l’intérieur d’un même échange discursif de parties de discoursappartenant à deux systèmes ou sous-systèmes grammaticaux distincts. On note dans cette définitiongénérale que parl’emploi du terme « passage » Gumperz ne précise pas la nature ou forme du passage. Ainsi nous pouvons rejoindre à Belarbi (2013) pour déduire que le passage peut porter sur les locutions, les propositions ou des phrases. Il ne précisemême pas la partie de la structure où l’alternance peutêtrefigurée. Poplack (1988 : 23) rejoint Gumperz (1985) en disant que l’alternance codique implique une alternance entre deux structures de langues mais il précise que les éléments alternés doivent être ordonnés en fonction des grammaires respectives des langues.Ainsi le concept est distingué de son voisin mélange codique par Auer cité dans Wlosowickz (2013 : 133) qui dit ceci : « Le code-switching constitue le pôle pragmatique du continuum (Auer, 1998 : 2). Ici, le passage d’un code à l’autre est significatif et sert à contextualiser certaines caractéristiques de la situation ou des locuteurs. Ensuite, dans le mélange des langues, la juxtaposition des langues n’a pas de signification locale, elle ne change pas la position du locuteur, ni ne dépend des compétences ou des préférences des locuteurs (Auer, 1998 : 6) C’est-à-dire que l’alternance codique, comme nous le traitons dans ce travail est faite en considérantle contexte et les conditions du locuteur et le destinataire. Le phénomène en question est également distingué des emprunts par Hudson au fait que les expressions empruntéesdeviennent totalement assimilées dans la langue matrice et elle forme partie du répertoire linguistique du locuteur (1996 :55). A partir de cette position, deux cadres de réflexionsà savoir, l’adaptation phonologique et morphologie du terme emprunte à la langue matricesont proposées pour distinguerentre les deux phénomènes (Belarbi, 2013; Bouamrane, 1986). Ainsi dans ce travail nous considérons les mots, les locutions, les propositions et les phrases anglaises ou éwé qui ne sont pas intégrées dans l’une et l’autre. On note aussi que l’alternance codique peut se faire dans les discussions dialogues ainsi que dans les présentations monologues. Alors que la présentation dialogue est faite par des interlocuteurs en tenant compte de leurs situations linguistiques, culturelles ou leur niveau d’éducation, une présentation monologue est faite par un locuteur en considérant les situations linguistiques, culturelles ou niveau d’éducation du public à qui la présentation est destinée (Dadzie et al. 2022). A propos des fonctions de l’alternance codique, Mondada (2007) cité dans Wlosowickz (2013 :134) indiquequ’elle sert à: « la résolution des problèmes d’accès au lexique, l’expression de l’appartenance à la communauté bilingue, la sélection d’un destinataire, la distribution des rôles dans l’échange, la gestion des sujets, la structuration du récit, l’expression d’une polyphonie de voix, l’indication d’une interprétation particulière de l’énoncé et l’exploitation du potentiel d’expression du lexique d’une langue. » Nous pouvons déduire chez les auteurs cités en haut que l’alternance codique peut être un phénomène intentionnel ou non-intentionnel du locuteur. L’alternance codique peut devenir une manifestation linguistique naturelle des bilingues (Ahlijah, 2017). A propos d’importance du concept, Dzamesi (2001) révèle que l’alternance codique d’un locuteur bilingue représente un emploi stratégique de compétence communicative des deux langues dans une interaction sociale. Il explique que cette compétence communicative est une indication que les locuteurs ont maximisé les stratégies communicatives qu’ont les locuteurs dans les langues présentes dans leurs répertoire linguistique (Dzamesi, 1996, 2001; Brobbey, 2015). Un locuteur qui peut effectivement alterner les codes possède une multicompétence dans la mesure où ces locuteurs ne mélangent pas les codes n’importe comment. Au contraire, l’alternance est sujette à certaines règles et contraintes (Edwards & Dewaele, 2007 ; Cook, 1992 ; Mayers-Scotton & Jakes, 2007). Elle également reflet l’attitude positif attaché par les locuteurs aux langues qu’ils parlent (Dzamesi, 2001). En parlant de la valeur utilitaire de l’alternance codique, Moore (1996 :134) dit ceci « l’alternance de la langue maternelle/langue étrangère, loin de représenter une solution de facilité, permet d’enrichir la gamme des possibilités discursives et de favoriser le développement d’interactions plus variées et plus complexes, ce qui renforce l’efficacité communicative et le potentiel d’acquisition (Lüdi, 1999). Ceci indique que lorsque la nature de l’alternance codique est spontanée et inconscient, elle peut être utilisée selon les besoins et l’intention communicatifs du locuteur. Ainsi, on note des types d’alternance selon leur manifestation dans un discours. Ainsi, les présentateurs dans les radios dans la Région Volta emploient l’alternance codique pour remplir leurs intentions communicatives variées. Nous allons présenter ces types dans la partie suivante. 1.2 Types d’alternance codique Poplack (Cité Par Hidayat, 2012:2) parle de trois types d’alternance codique tels que : tag switching ou l’alternance extra-phrastique, alternance inter-phrastique, et l’alternance intra-phrastique. A propos de l’alternance extra-phrastique, il s’accomplit sans des contraints syntaxiques et se manifeste quand les segments alternés sont des expressions idiomatiques, des dictons, etc. qui ne se soumet pas aux contraintes syntaxiques (Shobeiry & Yabandeh, 2020). En expliquant le phénomène en détail, Romaine (1995 :122) ajoute que le tag switching « inclut les locutions adverbiales, adjectivales, verbales, prépositionnelles ou nominales appartenant à une autre langue ». Pour l’alternance inter-phrastique, elle prend comme unité d’analyse la phrase et repose sur une perspective structurale dans la mesure où les frontières linguistiques sont perceptibles à plusieurs niveaux (phonologique, lexical, syntaxique, prosodique, sémantique). Elle suppose une alternance des structures syntaxiques, spécifiquement desphrases appartenant à deux langues de manière consécutive, d’une phrase à une autre, dans le respect des règles linguistiques propres à chacune des langues (Anciaux, 2013) A propos de l’alternance intra-phrastique, elle prend comme unitéd’analyse le mot ou des groupes de mots au sein d’une phrase. Elle correspond à l’insertion dans une phrase produite dans une langue d’une partie appartenant à une autre langue (Anciaux, 2013) Kathi (1992), dans son travail a parlé aussi d’alternance intra-lexicale qui consiste en l’usage conjoint, à l’intérieur d’un même élément lexical, des morphèmes provenant de deux langues. Ainsi Poplack (1988) a proposé le terme contrainte de l’équivalence qui suppose une permission – ou autorisation des contraintes linguistiques de chaque langue dans l’alternation. Il y a alternance intra-phrastique lorsque deux éléments d’une phrase appartiennent à deux systèmes linguistiques « pourvu qu’ils soient ordonnés de la même façon selon les règles de leurs grammaires respectives » (Poplack, 1988 : 23). Cependant, Poplack (1988) admet qu’il est souvent difficile, voire impossible de distinguer l’alternance intra-phrastique véritable de l’emprunt, notamment quand l’insertion d’une unité lexicale obéit à la fois aux règles grammaticales des deux langues. Ainsi, Poplack (1988:45) dit que « les langues de typesemblable se prêtent à l’alternance, tandis que les langues de type opposé conduisent àl’emprunt » Les présentations à la radio constituent l’un desdomainesclés où on note l’emploi de l’alternance codique de manier extensive. Alors, nous allons consacrer la partie suivante à la présentation de quelques travaux sur l’emploi de l’alternance codique à la radio.
Nous notons que quelques chercheurs ont déjà investigues l’emploi de certains aspects de l’alternance codique dans quelques programmes à la radio. Notre travail discutera les travaux d’Ahlijah (2017), Flamenbaum (2014), Brobbey (2015) et Hosain (2014). Ahlijah (2017) a travaillé sur « Ewe-English Code switching on Ghanaian Radio Talk Shows: « The Case of Politicians and Traditional Rulers” Les données pour cetravailon tété recueillies chez trois stations de radio dans la région Volta et elles sont des interviews faites pour quelques politiciens et des leaders traditionnels. L’étude adopte l’approche théorique de Myers –Scotton(1993b) et Gumperz (1982) pour identifier les facteurs sociaux et discursifs qui influencent l’alternance le codes employés par les deux groupes interviewés. L’étude a également investigué les formes distinctes d’alternance qui caractérisent les donnéesà cause de statuts socio-politiques des participants. L’analyse montre que l’alternance codique, comme éployée par les personnalités interviewées porte des fonctions discursives comme citations, indication des chiffres, clarifications et l’emphase, Ahlija a également observé que l’alternance socialement motivée est employée pour démontrer l’autorité, le prestige, les émotions comme la colère. C’est évident que les leaders traditionnels sont plus déposés d’employer l’alternance de forme Anglais-Ewé alors que les politiciens alternent de l’Ewé-Anglais à cause de éléments discursifs particuliers qui’ s’associent à leur statut socio-politique. Dans son travail, Flamenbaum (2014) se tient contre la perception populaire que les bilingues alternent les codes pour cacher leur incompétence dans une des langues qu’ils utilisent dans la communication. Elle a adopté une approche qui combine l’analyse de conversation et la méthodologie ethnographique pour analyser ses données. Son analyse révèle que les bilingues ghanéennes utilisent l’alternance intra-phrastique plus souvent que l’alternance inter-phrastique. L’analyse également révèle que les bilingues alternent les codes pour négocier leur tour dans la conversation et pour introduire une nouvelle information qui est destinéeà orienter les coparticipants envers la position du locuteur dans la conversation au cours (Flamenbaum, 2014) Brobbey (2015) a travaillé sur le sujet Code switching on Ghanaian Radio-show: “ Bilingualism as an asset. Le travail a exploré les fonctions d’alternance codique dans les interactions formelles dans les Akan Radio Talkshows et les réactions des écouteurs envers tels programmes. Les données portent sur les présentations politiques et du sports chez les stations de radio ayant des couvertures plus large dans la métropole d’Accra et de Kumasi et qui sont établis depuis dix ans. Les données sont collectées par interview chez les directeurs des programmes, et par questionnaires chez les présentateurssur leur perception de l’alternance codique à la radio. Les données qui sont une transcription des réponses obtenues chez les répondants, sont analysées dans la lumière de Markedness Model de (Mayers-Scotton, 1993, 1995) et la théorie d’Analyse de Conversation de Auer (1995). L’analyse révèle que l’alternance codique est employée pour mettre l’emphase sur les points de désaccords chez les participants, lapréférence du public, les citations directes, s’identifier comme bilingue, entre autre. Angermayer (2006) a également travaillé sur l’alternance codique en analysant l’emploi du concept par les interprètes dans les procédures des tribunaux des petites créances en s’appuyant sur les travaux des terrains sociolinguistiques et ethnographiques. Il a investigué les choix linguistiques font par des individus ayant des compétences limitées en Anglais et les formes linguistiques employées par les interprètes qui les aident aux tribunaux. Il a observé que les litigants et leurs interprètes emploient l’alternance codique lorsqu’ils participent à tour de rôle et des interactions continues pendant les procédures judiciaires. Il a aussi noté que les locuteurs des quatre langues représentées dans les tribunaux altèrent les codes à l’Anglais dans une manière qui indique qu’ils évitent les désavantages de communication médiatisée par une interprète qui en revanche suggère une accueille des participants anglophones. Ces travaux nous sont très importants parce qu’ils révèlent que vraiment, le sujet d’alternance codique a été abordé. Ils aussi montrent les différentsaspects de l’emploie de l’alternance codique à la radio abordée par les chercheurs.Les résultats de ces travaux sont très significatifs parce qu’ils indiquent que l’alternance codique est également employé dans des contextes formels comme dans la présentation du discours politique à la station de radio. Ainsi notre travail vise à investiguer l’emploi l’alternance codique dans les présentations desdiscours politiques dans les stations de radios dans la région Volta.
Cette recherche adopte la méthode qualitative pour examiner le corpus de l’alternance codique dans le contexte de discours radiophonique.
Nos données sont collectées chez 15 stations de radio dans la région de Volta. Les données et les stations sont présentées suivantes Table 1: Distribution des données chez 15 stations dans la région Volta
En somme, nous avons collecté les données de 10 à 29 Mars 2022. Les données sont des discussions en groupe et des présentations monologues fontdans les stationsnotées dans le tableau. Ces stations sont préférées parce que notre étude préenquête révèle qu’elles font des présentations politiques et elles utilisent l’alternance codique régulièrement et en manière consistent. Plus, ces stationsopèrent une politique linguistique qui favorise l’alternance codique dans leurs présentations. Les donnéesconstituent les discours politiquesprésentés aux stations qui sont enregistrées, transcrites et codées manuellement pour faciliterleur citation dans le travail.Nous préférons le discours politique parce qu’il est le sujet le plus discuté dans les radios selon notre observationpréenquête. En transcrivant les données, nous n’avons effectués aucune correction. Nous avons transcrit les mots et l’expression telle qu’elles sontprononcées par les présentateurs. Par exemple : un présentateur a dit «…Russia-Ukrainahafiwͻdzͻ amewodͻgbadadi…/ avant que le ‘Russie-Ukraine se passe, les gens ont déjà font du bagage.. ». L’expression ‘ Russia-Ukrainahafiwͻdzͻ…’ sera rendu en façon plus appropriée « Russia-Ukraine la, hafiwoadzͻ la… » mais dans l’éwé orale d’Anlo, surtout dans l’interaction, on adapte la langue selon l’intention du locuteur. Ainsi, nous retenons les structures comme elles sont présentées. Néanmoins, puisque notre travail est plutôt structural, nous avons considéréles pauses (temporelles et finales) dans la détermination des phrases. Nous avons combiné les composants d’une phrase (sujet et prédicat) ainsi que les phénomènes suprasegmentaux(pause) pour bien ponctuer les phrases. La codification des donnéesest faite en utilisant les initiaux des stations de radio et leurs positionsdans notre présentation. Nous avons donc, JR 1 pour Jubilee Radio donnée numéro 1, GFM 2 pour Global FM donnéenuméro deux etc.
Les enregistrements sont utilisés pour répondre aux questions de recherches qui soulignent notre travail. L’analyse est faiteà la base des principes d’alternance codique.
Notre premier souci dans l’analyse des données est les codes alternés dans les données recueillies. Notre analyserévèle que deux codes (langues) sont alternés dans les présentations radiophoniquespolitiquesobservées dans cette recherche. Ce sont l’éwé et l’Anglais. Les extraits suivantsrévèlent les deux codes utilisés Extrait 1 Amea le gbͻglͻm be de speaker of parliamenta is experience. See, Supreme Court judge atenu akͻ case ayi court a loose casea (GFM 1) Extrait 2 Be, you are alluding to the fact be Russia kple Ukraine ƒenumawͻmwoleaewͻm be production of fertilizer megale ȡoȡo nu o.(RFM 4) Dans les extraits 1 et 2 en haut, nous notons que l’Ewé et l’Anglais sont employés. L’emploi alternatif de ces langes est au cœur de l’alternance codique que nous étudions dans ce travail.Il s’agit dans les extraits les expressions anglais comme « speaker of parleamentisexperience, see, supreme court judge, case, court, loose,you are alluding to the fact, Russia-Ukrain, production of fertilizer” dans l’extrait 1 et 2, et les expressions éwés comme « amea le gbͻgblͻmbe… etc » dans les données. Apropos de l’Ewé, c’est la langue maternelle, indigène et L1 de la région Volta. On note différentes versions d’éwé dans les données. Il s’agit des versions d’Anlo qui est parlée dans le sud de la région Volta et l’Ewé de Ʋedome qui est parlé au nord du Volta. La version d’Ewé utilisée dans une stationne dépende des interlocuteurs qui discutent, le présentateur qui présente et des fois l’environnement ou se trouve la station. Les extraits suivants présentent les différentes versions d’Ewé employée avec l’Anglais dans l’alternance codique. Extrait 3 … kemiamekewoe do ngͻwoƒetamebubu de wo to vovo na miagbe tͻwo tͻa? miawo la dekomievava le nuawodum, nuawomisusem… […]…wokpͻtsͻ me yawoxͻnuawodadi. (SCR 5) Les expressions « kemi /alors/ donc, amekewoe/ les gens/ceux, ya / ainsi/ donc» sont des lexiques du discours orale des éwés de Ʋedome. Verrons la version d’Ewé d’Anlo dans l’extrait suivant : Gbe siaagbeyevuwo le miaratemafika crime sͻgbͻ le wu? Fikaganyawodo fievo le wu, kewoyͻ Ghana…(JR 9) Lesexpressions “ gbesiaagbe, do fievoetc” sont desexpressions d’Anlo. Nos données révèlent les deux dialectes d’Ewé qui sont alternés avec l’Anglais. C’est clair à travers les données que des fois l’éwé devient la langue majeure (matrice) de la présentation, l’autre fois c’est l’Anglais. Dans le cas où l’éwé est la langue majeure, le présentateur introduit et commence la session dans l’éwé. C’est au fur et à mesure que l’Ewé est alterné dans l’Anglais. Au niveau de l’Anglais on note des expressions anglaises qui suivent les formes lexicales des langues ghanéennes (Gborson et. al (2015). L’extrait suivant nous aide a fait une telle analyse : Extrait 4 I’m going to land… (GFM 1) Les expressions verbalesayant deux infinitifs, le premier étant « aller ou venir », plus un autre infinitif « to infinitive » à savoir dans ce cas « coming » plus « to land », constitue une structure syntaxique ghanéenne (Gborsong et al. 2015)
Dans les deux codes employés nous notons différentes structures syntaxiques à savoir les mots, les syntagmes, les propositions et les phrasescomplètes. La partie suivante nous conduira à bien discuter ces structures.
Extrait 3 But let’s look at it. Steve, one Ghana Cedi menyenanekeehafi o lo. Just as freeman mentioned,menye be gaxexeenyewoƒekuxeo. The manner in which the monies are being collected. Mile gblͻbe de, Ho vehicles are jostling for space together with other road users tadee on a market day like this, how do you because of one cedi compel riders and other road users to stop, causing a lot of traffic?(TFM 2) Extrait 4 Eeeakpe, ne miadonkudzia,miedewͻnaade to me be miaxͻ one cedi daily toll le tricyclekulawosielabewohia, eye medogo wo eye menawonya be menyekluviwonyenaassemblea o, keboꬼ, they shoud…wonekpͻ wodokuiabepartnerswobena mi kpleeyawomiawͻ deka be namia tutu Ho nutoa me dode ngͻ(GFM 1) Les extraits 3 et 4 sont tirés deTorsh FM etGlobal FM. Dans les extraits nous notons que les locuteurs ont utilisé les phrases anglaises suivantes :
Les structuresaet bsont des phrases complètes parce qu’elles contiennent des sujets (vehicles / des véhicules et you/ tu) et des prédicats(arejostling…, compel…) ainsi qu’elles portent des sens complète. Les éléments‘vehicles’ et ‘you’ sont les sujets des phrases parce qu’ils font les actions dans les verbes ‘are jostling’ et ‘compel’. Plus, ils sont les éléments dont les prédicats ‘ are jostling for space…’ et ‘compelriders and other road users to stop’ parlent.Tandis que la phraseaest déclarative par sa fonction, laphrasebest interrogative posant une question et terminant par un point d’interrogation. En Ewé, on note les phrases complètes comme « One Ghana Cedi menyenanekeehafi o lo », « Menye be gaxexeenyewoƒekuxeo.” et “Miedewͻnaade to me.” L’autre structure voisine de la phrase dans l’Anglais noté dans nos données est la proposition.
Extrait 5 Just as Freeman mentioned, (TFM 2) Extrait 6 The manner in which the monies are being collected(TFM 2) Les extraits 5 et 6 constituent des propositions dans la mesure où elles contiennent les sujets (Freeman, the monies) et des prédicats (…mentioned, …are beingcollected) tous dans (TFM 2). On note que les propositions anglaises employées dans les citations en question sont des propositions dépendantes dans lamesure où ces structures ne peuvent pas faire un sens complet en isolation. Il faudra d’autres structures pour les compléter. L’extrait 6 par exemple est enlevé d’une structureayant le début en Anglais et la fin en Ewé « Just as Freeman mentioned,menyebegaxexeenyewoƒekuxeo / comme indique par Freeman, c’est ne pas le paiement de l’argent qui est leur problème… » Alors que la proposition subordonnée est en Anglais, celle principale est en Ewé. Ainsi la structure « Just as Freeman mentioned, » constitue la proposition subordonnée. A part sa forme propositionnelle, l’extrait 6 peut êtreégalementconsidérée comme un fragment d’une phrase ayant une semblance d’une phrase complète mais elle est séparée de la proposition principale qui est alternée en Ewé, par conséquence, laisse la structure fragmentée.Le même extrait 8, considéré dans la structure originale ‘ Just as Freeman mentioned, menyebegaxexeenyewoƒekuxeo. The manner in which the monies are beingcollected.’ On peut aussi considérer cet extrait comme une proposition elliptique étant une proposition subordonnée dans laquelle un mot ou des mots clés sont manqués.Dans la structure en question ‘Just as freeman mentioned,menye be gaxexeenyewoƒekuxeo. The manner in which the monies are being collected.’ L’onpeutreformuler la structure comme ‘Just as freeman mentioned,menye be gaxexeenyewoƒekuxeo, it is the manner in which the monies are being collected, that is the problem… .’C’est-à-dire que les expressions ‘itit/ c’est’et ‘thatis the problem/qui est le problème’ sont manquées de la structure.
Nous notons aussi que les syntagmes sont égalementalternés. Il s’agit de syntagmes nominaux Extrait 7 Amea le gbͻglͻm be de speaker of parliamenta is experience. See, Supreme Court judgeatenuakͻ case ayi court a loose casea […] Now let’s look at this Covid account, unfortunately, that is the styleof the NDC.SelaliwoviwoPublic Schoolwole. Covid 19tae, ne ekpͻ nudugbae wokͻ yinasuku..Covid fund yokͻ da nu nawoviwo le suku.(GFM 1) Extrait 8 You see, miaƒestate institutionswoahafiwoatu xͻ de processeswo li nago through. (WFM 5) Il s’agit dans les extraits 7 et 8 les données collectes chez Global FM et West FM. Dans les données, nous notons les syntagmes anglais qui sont alternés. Nous notons les expressions « Suppreme Court/ Cour Suprême, Covidaccount/ compte de Covid, public school/école publique, Covid -19, Cond fund / fond de Covid’ dans l’extrait 8, et state institutions / les institutions publiques, go through / suivre » dans l’extrait 8 comme desexemples concrets. C’est clair que la majorité de syntagmes sont nominaux contenant des adjectifs qualificatifs et des noms comme noyaux. Ex : ‘Suppreme court/ cour suprême’, public school, école publique’ etc. Dans les exemples ci-dessus, les adjectifs « suprême et publique » qualifient les noms « cour et école » respectivement. Dans l’Anglais les adjectifs sont antéposés alors qu’en français, ils sont postposés. Nous parlerons aussi des adjectifs numériques comme « 19 » dans Covid-19 qui retient sa position dans le français comme l’Anglais.
L’autrestructure syntaxique anglaise alternée est les mots. Il s’agit dans nos données les mots purement Anglais et les mots anglais qui sont traités comme leur contreparties éwés’ Les mots anglais Extrait 9 E nenye be purposemevalefulfilled o la, mefiabe de womegbͻ nudͻ wͻ gbe o. Governement vested land is government vested land, period. Gake, ekpͻa, aleko he mitsokoamesiaaame awͻ nu …yeƒeuncle de nyeamega le afi de koanaorder (WFM 5) Extrait 10 …decisionke he parliamenttakeelewrong la, the court can overturn it, same way ne president he take decision de ye courtafeel be decision he kepresidentatakemenyoola then the court can overturn it. But you know the double edge sword of the Ghana constitution egbe? Courtadeameade mͻ, the president has the authority to grant amnesty to that person….(GFM 1) Les extraits 9et 10 sont tirés de donnéescollectées chez West FM et Global FM. Les données contiennent des mots anglais qui sont alternés avec des mots éwés. Nous notons les mots appartenant aux catégories suivants :
Ces mots appartiennent aux parties du discours majeur. Le fait qu’ils sont les plus alternés parmi les différents parties du discours peut êtreattribué au fait qu’ils sont plus complexes que leur contreparties mineurs (Nabil, 2014 ; Ahlija, 2017) Nous notons aussi dans les données les mots anglais qui adoptent l’inflexion éwé. Il s’agit de la flexion de pluralités des mots. En Ewé le maquer de forme plurielle ‘wo’ est ajutés aux noms pour former le pluriel, alors que l’Anglais ajoute ‘s’aux noms pour former le pluriel. Les donnéesrévèlentd’abord des mots anglais qui sont portent le marquer de pluralitééwé. Ensuite, les mots ayant double pluralité, à savoir une combinaison de pluriel Anglais et le pluriel éwé dans les mêmes mots. L’extrais suivant nous serviront un exemple concret : Extrait 11 ..like this you don’t expect these type of issuswowoavamianͻ discussion wͻmegbe o. […] Gake, ekpͻa, ale ko he mitsokoamesiaaame awͻ nu […]You see, miaƒe state institutionwohafiwoatu xͻ de processwo li na go through Dans l’extrait 11, nous rencontrons des noms anglais dont leurflexion plurielle est une imposition de celle d’éwé. On note ‘institutionwo/ des institutions, processwo / des processus’ dont les noms institution et processus est en Anglais mais la flexion pluriel ‘s’ est remplacé par ‘wo’ qui est de l’Ewé. On note aussi des cas particuliers ou des motsalternés on doublepluralité. Ils’agit ici de combinaison de pluralité anglais ayant le marquer ‘s’ et la pluralité de l’Ewé ayant lemarquer ‘wo’ dans des mots individuels. Considérons les extraits suivants Extrait 12 eyemedogo wo, menawonya be menyekluviwonyenaassembleya o, keboꬼ, they shoud…wonekpͻwodokuiabepartnerswobena mi kpleeyawomiawͻdeka be namia tutu ho nutoa me dode ngͻ ( GFM 2) Extrait 13 …egble de siaa de de external factorswo nu, wonyeegbaCovidmegali o taa is Russia –Ukrain. Russia-Ukrainaahafiwͻdzͻamewodͻgbakͻdedukͻhea me pee…(RFM 4) Les noms ‘partnerswo, et factorswo, consitutuent l’emploi de double pluralité. Puis que les deux codes(Anglais comme et Ewé) ont leurs marqueurs de pluralité attachés aux noms, le nom formé par le processus hybride ne permettra pas une séparation du nom et le marquer de pluralité. Il y a aussi les noms anglais qui sont lexicalisés en Ewé. Dans la forme orale ces mots adoptent une tonation éwé. Dans les extraits suivants nous avons les mots anglais qui sont modifiés par les articles définis d’Ewé. Dans cette catégorie on note les exemples suivants Extrait 14 …eyemedogowo, mena wonyabemenyekluviwonye na assembleyao, keboꬼ, theyshoud…wonekpͻwodokuiabepartnerswobena mi kpleeyawomiawͻdekabe na mia tutu ho nutoa me dodengͻ(GFM 2) Extrait 15 Indenture lawoakoe yi courtee, woasignnawoe, ava registerlandahafiwoavazu tͻwoehafi ava dze xͻ tutu de dzi.(SCR 6) Les extraits 14 et 15 nous fournissent des noms anglais dont leurs modificateurs sont de l’Ewé. On note assemblya(theassembly/ l’assemblée),indenturea(theindenture / le contrat), courtee(the court / la cour), landa(the land/ le terrain). Ces mots sont prononcés en orale avec un accent fort sur les terminaisons comme on les stresse en Ewé. On peut attribuer leur alternance au fait que dans un contexte communicatifcontraint par le temps, on trouvera les versionséwé de certains mots trop longue par rapportà leur versions anglaise. Par exemple : le mot ‘court/ cour’ a deux syllabes en Anglais alorsque la version éwé« ‘Ʋͻnudrͻƒe » est une description longue qui littéralement signifie « le lieu où on fait l’arbitration » ayant quatre syllabes. Alors, il y a la tentation d’alterner le code à l’Anglais pour facilement et vitement communiquer avec l’interviewer. Une autre catégorie de mot qui est alternée dans les données est les noms anglais dont leur forme possessif sont composées des noms anglais et le marqueurpossessifen Ewé ‘tͻ’. Les exemples sont trouvés dans les extraits suivants : Tricycletͻadewo le avifamnametsonyitsͻabladagbeke, wobe mile yowé, Tsea ta milewoé? (TFM 2) L’expression tricycle est anglaise alors que ‘tͻ’ est de l’Ewé. En tout l’expression signifie le conducteur de tricycle ou le propriétaire de tricycle. L’aspect d’alternance codique des expressions notées dans la partie ci-dessus est que les deux langues employées (l’Ewé et l’Anglais) ont leurs grammaires respectives. La partie d’analyse ci-dessus porte sur l’emploi de code anglais dans l’alternance codique dans les stations de radio au cours de transmission des programmes politiques dans la région Volta du Ghana. L’analyse constitue une réponse partielle de notre souci de départ, quels codes sont alternés dans les données. La partie suivanteprésentera l’emploi d’Ewé dans les données.
Nos donnéesrévèlent deux types d’alternance codiques àsavoir l’alternance intra-phrastique et inter-phrastique.D’abord, nous présentons une analyse des données portant surl’alternance intra-phrastique. Les extrais suivants sont nous aident à faire ceci : Extrait 16 MiawoꬼtͻmienyaEge environmentkpleaccomodation problems…(DFM 10) Extrait 17 Kakeameadewoawoprotectnuwo… (SFM 11 Extrait 18 Milesese be wobe no vadzraMelcom areanaprivate developpers wo… (FM FM 12) Extrait 19 Eyinelesmall eye wokpͻ nutete le nuwo(VP 13) Extrait 20 Ga nyawo de ta etotoo much.(DR 8) Les extraits 16-20 sont notés pour l’emploi de l’alternance intra-phrastique dans la mesure où les extraits contiennent des mots anglais qui sont fixes à l’intérieur des phrases en Ewé. On note dans l’extrait 16, le mot « environment / environnement» qui est à l’intérieur de la phrase « Miawo ꬼtͻ mienyaEgeenvironmentkpleaccomodationproblems/ Nous avons déjà connu l’environnementd’Accra et ses problèmes de logement. La phrase a « Mie/ Nous » comme le sujet, « nya / connaissons» comme le verbe et Egeenvironmentkpleaccomodationproblem / L’environment d’Accraet les problemes de logement » comme complément d’objet direct. Le mot anglais alterné « environment / environement» est un nom ayant une fonction adjectivale puisqu’il qualifie le nom Ege/ Accra. Dans l’extrait 17, le verbe « protect/ protégé » est unealternationplacée à l’intérieure de laphrase « Ame adewoprotectnuwo/ Certains gens ont protégé les choses » Par sa nature anglais, leverbe « protect » est un verbe conjugué au passécomposéayant un sujet pluriel « Ame adewo/ Certains gens » Nous avons noté le groupe nominale « Melcom Area » comme une alternation anglaise à l’intérieure de la phrase « Mile sesebewobeno vadzraMelcom area na privatedevelopperswo / Nous attendons dire qu’on doit vendre le Melcom Area aux développeurs privés» L’expression alternée est trouvée dans la proposition nominale « qu’on doit vendre le Melcom Area… » Dans la proposition en question, l’expression alternée constitue un complémentd’object directe du verbe composé « doit vendre ». Etant placée à l’intérieure de la phrase, elle constitue une alternation intra-phrastique. En tout, nous avons découvrit que les expressions alternéesappartiennentà la catégorie nominale, verbale, adjectivales et adverbiale qui sont tous desparties du discours majeurs.
L’autre catégorie d’alternation employée dans les données est l’alternance inter-phrastique. L’alternance inter-phrastique porte sur une alternation d’une phrase ou une proposition dans une lange par une autre phrase ou une proposition dans une autre langue (Wlosowickz, 2013 ;Shobeiry&Yabandeh, 2020). L’alternance inter-phrastique se manifesteà deux niveaux, à savoir leniveau ‘dialogale’ entre des interlocuteurs. Il s’agità ce niveau, une phrase complète produite par un locuteur dans une langue A, suivi d’une autre phrase prononcée par son interlocuteur dans une autre langue B. L’alternance inter-phrastique peut également se manifester au niveau‘monologale’ où un mêmelocuteur, dans son discours prononce une phrase dans une langue A suivi d’une autre phrase dans une langue B. Les extraits suivants nous aideront pour en faire une analyse détaillée : Extrait 21 Host: Efiabeenyale yͻwo si woabiawͻe / C’est-à-dire qu’ils ont une question à les poser. Guest: Exactly, So thatcontinued till about four pm when I leftthere. / Exactement, donc cela continue jusqu’à environ 16 heures quand j’y ai quitté. Extrait 22 Guest: if the state can pay ex-gratia to the tune of the amount TogbeAfederegjected…/ Si l’etat peut payer l’ex-gratia du somme rejeté par TogbeAfede… Host: [interrupted] Nye me gbͻbemegbe o lo. /Je ne refuse pas. Guest: You seehien…there are instances wheregovernmentcreateopportunity for justificationsfor strikes, for demonstration for all thosethings. / Tu vois, il y a des instances où le gouvernement crée l’opportunité pour la justification des grèves, pour la démonstration, pour ces choses. Les extraits 21 et 22 constituent une alternance inter-phrastique dans lamesure où l’alternance est faite au niveau de la phrase et entre des phrases (dans deux différentes langues) qui se suivent successivement. Plus, les phrasessont alternées dans un dialogue entre des interlocuteurs. Extrait 23 Government vested land is government vested land, period. Gake, ekpͻa, aleko he mitsokoamesiaaame awͻ nu be yeƒe uncle de nyeamega le afi de koana order “hey charley you can go and buildhere. Whether you buy land or not whether the place is registered la, you don’t care. Extrait 24 But, but, I mean ademiadzibede, ne ebianua de gbͻ dzi di ameke he gbͻ ne bianua le de, negblͻ nya de afi.. then you know your next line of action…yamegblͻ be migbͻ dzi de anyi…we know charley, see your friend Professor Enin, the Ghana Statistical Service is receiving backlash from the public… Les extraits 23 et 24 portent sur l’alternance inter-phrastique dans une présentation politique « monologuale ». On voit dans cette présentation un seule locuteur prononce un discours dans lequel les phrases dans deux langues différentes(Anglais et Ewé) sont alternées.La premiere phrase « Governmentvested land isgovernmentvested land, period! /Un terrain de gouvernement c’est un terrain de gouvernement, fini! » est en Anglais, suivi d’une phrase éwé « Gake, ekpͻa, ale ko hemitso ko amesiaaameawͻ nu beyeƒeuncle de nyeamega le afi de ko ana order “hey charleyyoucan go and buildhere. / Mais tu vois, lamanière dont nous pensons que nous avons un grand oncle quelque part et il donnera l’ordre » sont en Ewé. Il donnera l’ordre « hey, gars ! Tupeux aller bâtir ici » est en Anglais. Par latournure de l’Anglais et Ewé, l’alternance est inter-phrastique. Notre souci finale est l’effet de l’alternance sur la présentation de discours politique radiophonique dans la région de Volta.
D’abord, l’emploi de ces deux langues (l’Anglais et l’Ewé) dans la présentation a un effet sociolinguistique. Présenter en deux languesrévèlela base linguistique de présentateurs ainsi que des auditeurs. Nous notons que l’Ewé est acquit naturellement par lesmembres de la communautééwé, ainsi que les présentateurs (Ahlijah, 2017). L’Anglais, au contraire est appris par les membresà l’école. Alors, le fait de parler les deux langues effectivement en observant les deux grammaires indique que les présentateurs sont des éwés instruits.Cette révélation annule la perception erronée que l’éwéinstruits n’est pas fière de sa langue. Ensuite, l’emploi des deux langues dans les présentations indique que ces deux langues (Anglais et Ewé) sont les deux langues dominantes dans la région (Ahlijah, 2017). Il indique que les peuples éwés sont accueillants en permettant la cohabitation des peuples de baseslinguistiques différents par conséquence la coexistence des langues différentes dans le milieu Ewé.
Ensuite,l’emploi de deux codes dans laprésentationàun effet interlocutoire dans lamesure où les deux langues facilitent la communication des présentateurs et la compréhension des auditeurs (Shobeiry&Yabandeh, 2020 ; Ezeh, et al., 2022).Les structureséwés qui sont difficilesà prononcer dans la manière inconsciente dans l’interaction sont prononcées en Anglais et les mots simples sont retenus en Ewé. Par exemple : Les nomspropres comme Covid-19, Chief Justice, Members of Parliament, Speaker of Parliamentetc. et les parties du discours majeurs comme les noms, les adjectifs, les adverbes et quelque verbes composés sont dits en Anglais alors que les noms communs et les parties du discours mineurs comme les prépositions, les conjonctions sont retenus en Ewé.Nous avons noté que les noms propres et les parties du discours majeurs sont des expressions sont plus complexes en Ewé qu’en Anglais ( Ahlijah, 2017) alors pour présenter dans la durée limitée données aux présentateurs, ils préfèrent retenir ces expressions en Anglais. En utilisant les deux langues aussi facilitent la compréhension des auditeurs dans la mesure où les deux codes remplir la besoin linguistique des membres de la région (Dadzie et al. 2022)La région Volta est occupé par des peuplesvenant des communautésdifférents pour l’éducation, la commerce, le tourisme. Ainsi les deux langues employées permettront les présentateurs de communique à tous cespeuples. C’est une indication que les présentateursconsidèrent les situations linguistique des auditeurs au cours de la présentation. Ils sont conscients qu’il ya les membres du public qui sont éduqués, non éduqués, visiteurs, néanmoins tous ces catégories doit être servis dans la présentation.
L’objectif principal du travail était d’investiguer l’emploi d’alternance codique dans les présentations politiques aux radios dans la région Volta au Ghana.Spécifiquement, nous nous sommesintéressés dans les codes alternés, les types d’alternance employée alors que l’effet de l’alternance sur les présentations. Ainsi, nous avons enregistré, transcrit et analysé 20 sessions desprésentationsà treize stations de radio échantillonnées dans la régionVolta du Ghana. L’analyse des donnéesrévèle l’emploi de l’Ewé et l’Anglais come des codes alternés parce que ces deux langues sont les deux langues dominantes dans la région. A propos de types d’alternance employée, nous avons noté l’emploi de l’alternance intra-phrastique et inter-phrastique dans les présentations. Finalement, l’emploi des deux langues dans la présentationrévèle la situation linguistique de la région, l’importance du public mixeEwé dans les présentations.
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